1 Description générale du projet
1.1 Objectif
L'objectif du projet est de réaliser des réseaux privés en lancant des commutateurs virtuels
sur toutes les machines à relier, en connectant les machines à leurs commutateurs en utilisant
des interfaces Ethernet virtuelles (TAP) et en interconnectant les commutateurs entre eux par des
connexions TCP (sockets classiques). Il suffit alors de réaliser la configuration IP des
interfaces Ethernet virtuelles; des VPN (Virtual Private Network) sont alors constitués.
1.2 Architecture générale de l'application
L'application est constituée de 2 exécutables : le commutateur virtuel et le client
d'administration. Pour permettre de traiter simultanément plusieurs ports ainsi que les requêtes
de l'administrateur, le commutateur doit être multi-threadé. Un processus léger (thread) est
lancé pour chaque port connecté à une interface Ethernet virtuelle et pour chaque port connecté
à un autre commutateur virtuel. Ces processus légers sont chargés de récupérer les paquets Ethernet
arrivant sur les ports et de les propager aux bons ports cibles.
De même, un processus léger est chargé de traiter d'éventuelles requêtes de l'administrateur. Pour
chacune de ses requêtes, l'administrateur lance un client d'administration. Celui-ci communique
avec le commutateur par IPC (files de messages).
Enfin un processus léger est chargé de purger les mémoires associées aux ports. Ces mémoires
stockent les adresses Ethernet des stations connectées aux ports. Les adresses sont trouvées
dans le champ adresse source des paquets arrivant sur les ports. Chaque adresse est mémorisée
avec la date d'arrivée du paquet. Les adresses expirent au bout d'un certain temps et c'est au
processus léger de purge de retirer les adresses expirées.
1.3 Exemple d'utilisation
Prenons comme exemple d'utilisation du commutateur virtuel, une création de réseaux
privés entre machines personnelles connectées à Internet par des boites ADSL quelconques
(marquées box sur le schéma). Il est courant que les ordinateurs derrière ces boites ne
puissent que se connecter vers Internet et non être accédées en provenance d'Internet.
On suppose tout de même que la boite d'adresse IP IPbox0 est configurée pour
rediriger son port 4000 vers la machine d'adresse IP IPpc0. C'est à dire, vers
le port du commutateur virtuel tournant sur cette machine. Prenons aussi l'hypothèse
que l'on réalise les configurations de commutateurs virtuels décrites dans le schéma
ci-dessous. Dans ce schéma, la notation PxVy signifie une connexion au port x
du commutateur virtuel, port qui se trouve dans le VLAN y.
Du coup, alors que les ordinateurs 0, 1 et 2 ne peuvent pas se contacter par les
adresses IP de leurs interfaces Ethernet (ou de leurs boites ADSL) ils peuvent le
faire en utilisant les adresses des interfaces virtuelles dans le réseau IP
192.168.100.0/24. C'est aussi vrai pour les ordinateurs 3 et 4 dans le
même réseau IP. C'est enfin vrai pour les ordinateurs 0, 5 et 6 dans le
réseau IP 192.168.200.0/24. Accessoirement, on se rend compte que l'on peut
utiliser les mêmes réseaux IP pour des groupes différents de machines du moment que
les groupes se trouvent dans des VLAN différents.
Vous allez pouvoir tester votre commutateur dans une situation similaire en
constituant des VPNs entre des machines du réseau de TP de l'école et des machines
des salles de projets informatiques. En effet, si les machines de TP peuvent contacter
les machines de projets, l'inverse n'est pas vrai à cause des règles de filtrage
implantées sur le routeur de l'école. Les machines de projets ne peuvent contacter,
comme machine de TP, que le seul serveur weppes (et encore que sur les ports
22 et 4200 à 4242). Pour vos tests, il vous est donc suggéré de lancer un commutateur
virtuel sur weppes et d'autres commutateurs sur des machines de TP et de
projets. Reliez les commutateurs au commutateur central sur weppes et vérifiez
que dans vos VPNs les machines de projets peuvent accéder aux machines de TP.
1.4 Le commutateur virtuel
Le fonctionnement de base du commutateur est de lire des paquets Ethernet
sur ses ports et de les transmettre sur les bons ports. Le principe est
de gérer une liste d'adresses Ethernet associée à chaque port. Si l'on trouve
l'adresse de destination du paquet dans la liste d'un port, le paquet est
transmis sur cet unique port. Dans le cas contraire ou si l'adresse Ethernet
est une adresse de diffusion (bit de poid faible de l'octet de poids fort à 1),
le paquet est transmis sur tous les ports sauf le port d'origine. Pour remplir
les listes, il suffit d'ajouter (ou de rafraîchir) l'adresse Ethernet source
dans la liste à chaque fois qu'un paquet se présente sur un port.
Il est prévu d'implanter aussi la notion de VLAN (Virtual LAN); à chaque port est
associé un numéro de VLAN. Seuls les ports dans le même VLAN peuvent communiquer;
cela permet de réaliser des VPN différents en utilisant une même instance de
commutateur virtuel.
La structure de données principale est celle d'un port de commutateur qui contient
principalement la liste des adresses Ethernet apprises, le numéro de VLAN et
le descripteur de connexion (un descripteur de fichier pour les interfaces Ethernet
virtuelles et un descripteur de socket pour les connexions inter-commutateurs).
Un tableau de taille fixe de ces structures représente un commutateur virtuel.
Pour chaque port connecté, un processus léger scrute le descripteur de connexion
associé. A chaque arrivée de paquet, le processus léger détermine les ports de
destination et écrit les paquets sur ces ports. Pour éviter que les paquets à
destination d'un port soient corrompus, il faut absolument considérer l'écriture
sur un port comme une section critique.
1.5 Connexion entre deux commutateurs
Lorsqu'un commutateur A reçoit l'ordre du client d'administration de se connecter sur un
autre commutateur virtuel B les actions suivantes sont exécutées ;
-
le commutateur A se connecte sur le serveur TCP de B ;
- le commutateur A indique son port local de connexion par
la commande lport <n° de port> ;
- le commutateur B accuse réception de la commande lport
par la réponse OK ou SYNTAX en cas d'erreur de syntaxe
ou BOUNDS en cas de numéro de port fantaisiste ;
- le commutateur A indique le port de connexion sur B par
la commande dport <n° de port> ;
- si le port demandé est libre, B répond par OK sinon par
SYNTAX ou BOUNDS ou BUSY ;
- si le port demandé est libre, le commutateur A stocke le descripteur
de socket correspondant à la connexion dans la structure du port local et
se met à gérer le port ;
- si le port demandé est libre, le commutateur B stocke le descripteur
de socket de dialogue correspondant à la connexion dans la structure du
port distant et se met à gérer le port.
Lorsque l'un des deux commutateurs souhaite terminer la connexion, il arrête simplement
la connexion TCP sans envoyer de message particulier. Le correspondant doit savoir
repérer l'arrêt de la connexion. Il faut prendre soin de repasser les ports concernés
dans l'état déconnecté et d'arrêter le processus léger correspondant.
1.6 Les requêtes administrateur
L'administrateur lance le client d'administration à chaque fois qu'il veut effectuer
une requête (la requête est fournie en argument). L'administrateur peut envoyer plusieurs
requêtes simultanément, c'est à dire exécuter plusieurs instances du client d'administration
simultanément. Les requêtes à disposition de l'administrateur sont les suivantes :
-
aide :
- obtenir la liste des requêtes possibles ;
- lister :
- lister tous les ports d'un commutateur en indiquant
si le port est connecté ou non ;
- afficher <n° de port> :
- afficher le type d'un port connecté
(interface Ethernet virtuelle ou connexion TCP vers un autre commutateur),
la caractéristique de la connexion (nom de l'interface virtuelle ou adresse
IP du commutateur virtuel et numéro du port distant) et enfin le numéro de
VLAN du port ;
- adresses <n° de port> :
- lister les adresses Ethernet liées à un port
avec leurs âges ;
- connecter_tap <n° de port> :
- connecter un port à une interface Ethernet
virtuelle, l'interface virtuelle doit être créée par le commutateur et son nom
doit être retourné ;
- connecter_tcp <n° de port local>:[<port TCP>@]<nom machine>:<n° port distant> :
-
connecter un port local à un port d'un commutateur distant, indiquer la raison
d'un éventuel échec ;
- vlan <n° de port>:<n° de VLAN> :
- affecter un numéro de VLAN à un
port local ;
- deconnecter <n° de port> :
- déconnecter un port local de son interface
Ethernet virtuelle ou de son commutateur distant et donc arrêter le processus
léger correspondant ;
- stats <n° de port> :
- afficher les statistiques d'un port, c'est à dire
le nombre d'octets reçus sur le port et le nombre d'octets envoyés du port ;
- scruter :
- scruter les événements de configuration du commutateur,
principalement les connexions et déconnexions de ports ;
- sniffer <n° de port> :
- afficher les paquets arrivant ou partant d'un
port, plusieurs gestionnaires doivent pouvoir être lancés pour surveiller plusieurs
ports ;
- stopper :
- arrêter le commutateur virtuel.
Tout dialogue entre le commutateur et le client d'administration est réalisé par
des communications IPC (envoi et réception de messages). Pour permettre l'exécution
simultanée de plusieurs clients d'administration il faut créer une file de messages
de réponse par client et envoyer le descripteur de cette file dans les requêtes. Pour
implanter les commandes scruter et sniffer, il est recommandé de définir,
au niveau du commutateur virtuel, un tableau des clients d'administration en attente
d'informations. Ainsi à chaque nouvelle information à leur transmettre, il suffit de
parcourir ce tableau et de les contacter sur leur file de messages de réponse. Prenez
soin de protéger les accès au tableau des clients d'administration.